RESEAU D'INFLUENCES
INFLUENTIAL NETWORK
Texte : Eric Foucher
Photos : Olivier de Sépibus
À l'heure où les fonds régionaux acquièrent enfin des oeuvres vidéo et multimédias qu'on lui refusait par le passé, lui est maintenant dans l'univers de la programmation et de l'interactif. Tricard de l'art contemporain, Gérard Giachi est revenu de tout sauf de l'énergie créative. En près de 20 ans, il n'a jamais pu vendre une de ses oeuvres et pointe du doigt les dossiers de subventions qu'il n'enverra sans doute jamais. L'imprévisible performeur (celui qui volait des toiles dans une célèbre galerie d'art contemporain pour satisfaire les volontés de ses professeurs des Beaux Arts exigeant du "concret") s'est assagi mais conserve dans son art l'esprit punk, celui de créations in progress qui n'écarte ni n'élimine erreurs et actes gratuits. Enfermé dans son appartement-studio de la rue des convalescents, il passe ses nuits à écrire le langage de ses nouvelles créations. Du "Grand jeu du petit artiste contemporain" en 1997, (de la carrière artistique envisagée comme un jeu vidéo d'arcade) à "Untitled party - beta version 0.91" révélée l'automne dernier lors du festival international du film d'Aubagne , son univers exalte l'éphémère, l'ironie et laisse une place à l'humain. Dans cette dernière installation, il se joue de l'apparition aléatoire, de la collusion et de la juxtaposition d'images volées aux moteurs de recherche qu'il mixe au rythme de la musique électronique. Il convie les i nternautes à entrer en direct dans le champ de ses expérimentations grâce à la mise en réseau de son programme festif sur un site dédié. Reste son grand oeuvre "Around the World, across the world" en suspend faute de mécène. Crée et exposé en 1986 au musée Cantini son puits d'images, composé initialement d'enregistrements vidéo, est devenu interactif en 2000 au Web bar grâce à un dispositif de moniteurs captant les images des webcams du monde entier. En ligne de mire pour son puits sans fond, la Nouvelle-Zélande, antipode géographique de Marseille et illustration symbolique de ce grand écart entre fascination pour l'art virtuel et traditions séculaires Maoris. La vérité sortira t-elle du fond du puits ? |
The FRAC (regional contemporary art collection) has finally acquired video and multimedia works, bringing it into the interactive age. Gérard Giachi, barred from contemporary art circles, has gotten over everything but his creative energy. For over 20 years he never managed to sell one of his works or point out any grants. This unexpected performer (the one who stole paintings from a famous contemporary art gallery to satisfy his Fine Art professors' demands for something "concrete") has calmed down while conserving the punk spirit in his art. His works-in-progress never stray from or erase mistakes and gratis actions. He spends his nights locked away in his studio/apartment, writing the language of his new creations. From "Grand jeu du petit artiste contemporain" ("The small-time artist's big game" - an art career conceived as an arcade video game) to "Untitled party - beta version 0.91 ", uncovered last autumn during the Aubagne International Film Festival, is a universe that glorifies the ephemeral and the ironic while leaving a place for the human. The latter installation plays |
on random occurrences, collusion and juxtaposition of images stolen from browsers that he mixes with electronic music rhythms. He invites internauts to enter directly into his field of experimentation thanks to an on-line display of his festive program. His major work "Around the World, across the world " remains on stand-by for want of a patron of the arts. Created and exhibited in 1986 at the Cantini Museum, his "Image Well", initially made up of video recordings, became interactive in 2000 at the Web bar, owing to a T.V. set system that picked up images from web cams worldwide. New Zealand, geographically on the other side of the world, is in his sights to fathom his bottomless mage Well, symbolic drawings illustrate the great span between his fascination for virtual art and ancient Maori traditions. Will the truth rise from the bottom of the well ? |
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