1 - Gérard Giachi

 

 

 

 

 

 

GALERIE DU TABLEAU
37, rue Sylvabelle - 13006 Marseille

Du 19 au 25 décembre 1994
Vernissage le lundi 19 à 18 h 30

 

Une légende maori a inspiré Gérard Giachi: une mère apprend à son fils à pêcher. Pour cela elle creuse un trou dans le sol et elle va chercher sous une terre plane la providentielle nourriture. Image déformée de notre planète par une vision qui présente l'avantage d'être poétique. Pas plus saugrenue que celle de nos ancêtres qui craignaient que le ciel leur tombât sur la tête.
Et le ciel justement... Nous savons aujourd'hui que la terre est ronde, ce qui en soit est une erreur pour faire une rime à monde dans les chansons. La terre est un globe comme le globe oculaire. Une vision surréaliste transformerait tous les astres en autant d'yeux. Dieu ? Celui qui voit tout ? L'inventeur par intérim de l'œil de Caïn ? Oui cet œil de Caïn, ce remords du monde...
Alors Gérard Giachi a eu envie d'aller à la pêche, il est devenu un peu maori, il a creusé le sol ou ses idées, il a trouvé un puits, il a cherché un œil qui tourne dans le ciel, un truc bien moderne pour dire que rien n'a changé dans l'esprit de la poésie et dans la lâcheté du genre humain, un satellite. Et voici que les gens des antipodes peuplent Marseille, et que les Marseillais habitent en Nouvelle-Zélande. Chacun regardant, en se penchant au dessus de la margelle d'un puits fait de récepteurs de télévision, les images des antipodes. Dans la tête pas de frontières, dans la terre pas de limites... les mots ne servent pas toujours la poésie, mais elle, pas rancunière, sert les mots. Bravo Gérard!

Bernard Plasse, décembre 1994

 


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