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reconstruire Paris sur la Canebière

Divers lieux
Avril-mai 1996

A la galerie Porte avion, Gérard Giachi a mis en scéne quelques principes sonores de la cruauté (avril). A une époque où le sampling produit les musiques nouvelles à partir du fonds infini des disques existants, Gérard Giachi construit un cri archaïque, massif, non modulé sur la base d'une voix singulière, hystérique, celle d'Antonin Artaud vociférant Pour en finir avec le jugement de Dieu. Treize disques aux sillons empêchés chacun par un petit globe terrestre, radotent, bégayent jusqu'à l'inaudible les mots, onomatopées ou silences du poète. Une muraille de son - monolithe abrupte sans plus de nuances - s'impose alors, installant sans ménagement le vertige „ quoi l'on reconnaît la folie. Gérard Giachi travaille également avec le groupe Sisygambis (Christine Coulange, N'Chan Manoiam). Leur musique, si elle célèbre encore l'épopée furieuse de Suicide, le son des groupes les plus tonitruants de l'indus, n'en a pas moins capté les pulsations de la techno. Un mélange sombre, mat, auquel Giachi ajoute la stridence d'Artaud.

Jean-Yves Jouannais

 

 

Gérard Giachi (avec Sisygambis).
"Pour en finir" (pochette de disque)

 


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bibliographie

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