« Montons, » dit mon oncle.
« Mais, le vertige ? » répliquai-je.
« Raison de plus, il faut s'y habituer. »
« Regarde, me dit-il, et regarde bien ! il faut prendre des leçons d'abîme ! »
Je n'avait point plongé mon regard dans ce puits insondable où j'allais m'engouffrer. Le moment était venu. Je pouvait encore prendre mon parti de l'entreprise ou refuser de la tenter.
Je me penchai au-dessus d'un roc qui surplombait, et regardai, le fond du trou était encore invisible; mes cheveux se hérissèrent. Le sentiment du vide s'empara de mon être. Je sentis le centre de gravité se déplacer en moi et le vertige monter à ma tête comme une ivresse. (..)
Jules Verne
voyage au centre de la terre |